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RASSEGNE

étant à peu près la même que celle de la Terre à l’heure actuelle. La rapidité de cette rotation est si grande que la planète ne peut pas continuer à exister sous la forme d’un ellipsoïde, ou bien elle est si près d’être instable qu’une instabilité complète est produite par les marées solaires. Par suite, elle se divise en deux masses: la grande étant la Terre et la petite étant la Lune. Chacune de ces masses qui, primitivement étaient presque en contact, est déformée par V attraction de l’autre et chacune d’elles, aussi bien que le Soleil, provoque des marées sur l’autre. Progressivement, elles s’éloignent l’une de l’autre, la période de la Lune augmentant et celle de la Terre s’accroissant aussi, mais la première période (le mois) augmentant plus rapidement que l’autre. L’action continuellement répétée du frottement dû aux marées provoque de plus en plus et graduellement l’éloignement de la Lune; à la fin, son équateur arrive à coïncider presque avec le plan de son orbite et (comme à présent) fait que sa rotation autour de son axe a lieu dans le même temps que celui de sa révolution autour de notre planète, c’est-à-dire que le jour lunaire devient égal au mois, en conséquence de quoi notre satellite nous présente toujours la même face. Au cours des temps, d’autres changements se produisent. La place nous manque malheureusement pour que nous puissions insister sur ce point. La même théorie est appliquée pour expliquer la révolution rapide des satellites de Mars autour de leur primaire, celui qui est à l’intérieur tournant autour de la j)lanète pendant une période inférieure à la durée de rotation de leur primaire. Il y est supposé que la planète a tourné plus vite autrefois qu’à présent et que sa période de rotation a crû progressivement. De même, l’égalité supposée de la période de rotation de Mercure et de celle de sa révolution autour du Soleil peut être due au frottement des marées et il y a de bonnes raisons pour croire que c’est par une action semblable qu’un grand nombre de satellites, comme notre propre Lune, tournent toujours le même côté de leur surface vers leur primaire. Mais bien que l’action de frottement des marées soit une « vera causa », de nombreuses difficultés se présentent dans cette théorie de la genèse de la Lune. Maintenant qu’il n’est plus possible d’accepter l’hypothèse de la nébuleuse de Laplace, il n’est pas du tout facile de comprendre comment la Terre a pu tourner à une vitesse suffisamment grande pour qu’il ne s’en soit détaché qu’une petite xmrtion de matière : ou comment la Lune ainsi formée a pu se tenir ainsi en un tout alors qu’elle était si rapprochée de la Terre. Sir George Darwin explique ce fractionnement de la planète primitive en disant qu’il a pu être provoqué par une coïncidence de la marée solaire et de la période d’oscillation libre fondamentale de la planète