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IVANHOÉ.

du clergé d’Angleterre, comme la seule raison qu’elle avait eue de prendre l’habit religieux.

Le clergé réuni reconnut la force du plaidoyer, ainsi que la notoriété des circonstances sur lesquelles il se fondait ; donnant par là un témoignage incontestable et très remarquable de la réalité de cette honteuse licence dont ce siècle fut souillé.

« C’était un fait reconnu de tout le monde, dit encore la Chronique, que, après la conquête du roi Guillaume, ses partisans normands, exaltés par une si grande victoire, ne connurent d’autres lois que leurs passions effrénées, et que non seulement ils dépouillèrent les Saxons conquis de leurs terres et de leurs biens, mais qu’ils outragèrent leurs femmes et leurs filles avec la licence la plus brutale. De là vint l’usage, pour les matrones et les jeunes filles nobles, de prendre le voile et de se réfugier dans les couvents, non pas parce qu’elles y étaient appelées par la vocation, mais seulement pour préserver leur honneur de la méchanceté sans frein de l’homme. »

Tels furent ces temps licencieux, dénoncés par la déclaration publique du clergé réuni, rapportée par l’historien Eadmer ; et nous n’avons besoin d’y rien ajouter pour justifier la vraisemblance des scènes dont nous venons de donner les détails, et à propos desquelles nous allons en donner encore de nouveaux, d’après l’autorité plus apocryphe du manuscrit de Wardour.

XXIV

Pendant que les scènes que nous venons de décrire se passaient dans l’autre partie du château, la juive Rébecca attendait son sort dans une tourelle éloignée et isolée.