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IVANHOÉ.

XXXII

Le jour commençait à poindre sur les clairières de la forêt, chaque feuille rayonnait d’une perle de rosée, la biche conduisait son faon de l’abri des hautes bruyères jusqu’aux endroits plus découverts du bois, et le chasseur n’y était pas encore à l’affût du cerf majestueux marchant à la tête de sa jeune famille.

Les outlaws étaient tous assemblés autour du chêne de l’Arc, dans le Hart-Hill-Walk, où ils avaient passé la nuit à se remettre des fatigues du siége, les uns en recourant au vin, les autres au sommeil, beaucoup en faisant le récit des événements du jour et en calculant le prix du monceau de butin que la victoire avait mis à la disposition de leur chef.

Les dépouilles, en effet, étaient très considérables ; car, bien que le feu eût beaucoup détruit, une grande quantité de vaisselle d’or et d’argent, de riches armures et de magnifiques vêtements avaient été sauvés par les efforts des intrépides outlaws, insensibles à tous les dangers lorsque de pareilles dépouilles étaient leur récompense.

Telle était cependant la rigueur de leurs lois, que pas un d’entre eux n’avait osé s’approprier la moindre partie du butin ; tout fut entassé en un seul monceau pour que le chef en fît lui-même la distribution.

Le lieu du rendez-vous était un vieux chêne ; mais ce n’était pas le même arbre sous lequel Locksley avait précédemment conduit Gurth et Wamba. Cet arbre était situé au centre d’un amphithéâtre boisé, à un demi-mille du château détruit de Torquilston.

Ce fut là que Locksley prit place sur un trône de gazon,