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Page:Scott - Ivanhoé, trad. Dumas, 1874.djvu/77

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pieux pèlerin, je risquerais nom et renommée sur cette certitude qu’Ivanhoe offrira la rencontre qu’il désire à ce fier chevalier.

Une foule de sentiments opposés paraissaient s’être emparés de Cédric et lui imposer le silence. L’orgueil satisfait, le ressentiment, l’embarras, se succédèrent tour à tour sur son front large et passionné, pareils à l’ombre de nuages qui passent sur un champ de blé, tandis que ses serviteurs, sur lesquels le nom du sixième chevalier semblait produire un effet presque magique, se tenaient suspendus aux regards de leur maître.

Mais, lorsque lady Rowena eut parlé, le son de sa voix arracha Cédric au silence.

— Madame, dit-il, ce langage n’est pas convenable. Si un autre gage était nécessaire, moi-même, offensé et justement offensé comme je le suis, j’engagerais mon honneur pour celui d’Ivanhoe ; mais l’enjeu du combat est complet, même selon les modes étrangères de la chevalerie normande. N’en est-il pas ainsi, prieur Aymer ?

— Oui, répliqua le prieur, et je déposerai en sûreté, dans le trésor de notre couvent, cette précieuse relique et cette riche chaîne jusqu’à la décision de ce cartel de guerre.

Ayant ainsi parlé, il se signa à plusieurs reprises, et, après maintes génuflexions et prières murmurées, il délivra le reliquaire au frère Ambroise, c’est-à-dire au moine qui l’accompagnait, tandis que lui-même ramassait, avec moins de cérémonie, mais peut-être avec une satisfaction intérieure tout aussi grande, la chaîne d’or, et la serrait dans une petite poche doublée en cuir parfumé qui s’ouvrait sous son bras.

— Et maintenant, messire Cédric, dit-il, que les vêpres me tintent dans les oreilles, grâce à la force de votre bon vin, souffrez que nous portions un dernier toste au bonheur de lady Rowena, et permettez-nous ensuite de nous retirer dans nos appartements.