Page:Scott - Le Lord des îles, Gosselin, 1824.djvu/242

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ais le prévoyant Bruce l’avoit fait couper par des fossés, qui, recouverts de broussailles et de gazon, cachoient un piège inévitable. Douze mille cavaliers se précipitèrent dans ce chemin, la lance en arrêt, le cœur brûlant de vengeance et défiant de loin l’ennemi avec des cris terribles mêlés au bruit des clairons. Hommes et chevaux s’élancent en aveugles sur le champ de bataille ; les premiers sont déjà tombés dans l’abîme ouvert sous leurs pas ; ceux qui les suivent s’y précipitent après eux : les casques, les boucliers, la cotte de mailles, la lance et l’épée, la force, la bravoure, rien ne préserve de cette mort. Des clameurs confuses s’élèvent du milieu de ces précipices ; ce sont les cris des mourans et les hennissemens de mort des chevaux. Ils accouroient, semblables au torrent descendu des montagnes, qui roule à travers les rochers ; ils se sont