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Page:Scott - Le Lord des îles, Gosselin, 1824.djvu/26

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XII.

Cesse de tels discours, ma fille : loin de toi ces soupçons injurieux, et pense plus noblement de l’amour de Ronald. Tourne les yeux vers cet antique château, et regarde la flotte qui sort de la baie d’Arros. Vois le mât de chaque galère fléchir sous sa voile qui se déploie, et nous dérobe le rivage bleuâtre comme les blanches nuées d’avril cachent l’azur de l’horizon.

Regarde la première de toutes, dont le mât plie sous le souffle de la brise ; elle semble incliner sa bannière pour saluer de loin la fiancée de son prince. Ton époux arrive, et tandis que sa galère, plus rapide que l’ardent coursier, vole sur les flots, il accuse encore la lenteur de sa marche. — La belle Édith rougit, soupira, et répondit avec un sourire mélé de tristesse :