toit si fort les archers anglois, qu’il donnoit à ceux qu’il faisoit prisonniers le choix de perdre le pouce ou l’œil droit.
Il m’a été dit que ce vers demandoit une note explicative ; et, dans le fait, ceux qui ont été témoins de la patience muette avec laquelle les chevaux se soumettent aux plus cruels traitemens, pourroient douter de leurs plainte dans le moment d’une douleur soudaine et insupportable. Lord Erskine, dans un discours prononcé à la chambre des lords sur un bill tendant à prescrire l’humanité envers les chevaux, fit connaître un fait remarquable, que je craindrois d’affaiblir en essayant de le répéter. « Le hasard me fit entendre, à moi-même, un cheval au moment de son agonie, poussant un cri perçant que je regarde encore comme le son le plus mélancolique que j’aie jamais entendu. »
Outre d’Argentine, il périt plusieurs chevaliers des plus nobles familles d’Angleterre. Barbour dit qu’on trouva deux cents paires d’éperons dorés sur le champ de bataille ; et l’auteur pourroit ajouter que tous ne furent pas recueillis, car il possède un éperon antique fort curieux, trouvé depuis peu de temps.