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Page:Scott - Le Lord des îles, Gosselin, 1824.djvu/30

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XVI.

Ainsi s’avançoient les joyeux matelots. Si quelquefois leurs yeux tomboient sur la barque, jouet des courans, leursregards exprimoient cette indifférence dédaigneuse dont le riche orgueilleux accable le serf obscur qu’il rencontre sur ses pas poursuivant le cours de ses rudes travaux. S’ils avaient su quel étoit celui que porte cette bar-que fragile, ces vaisseaux triomphans ne l’eussent pas laissée passer sans défi. On auroit plutôt vu le loup, que la faim attire dans la plaine, respecter la bergerie sans défense. Et toi, Ronald, qui t’éloignes au milieu des chants des ménestrels, si elle t’étoit connue celle qui passe au-près de toi, on verroit ton regard étinceler et ton. front se couvrir d’une rougeur subite, au lieu de feindre avec tant d’efforts la tendre allégres