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Page:Scott - Le Lord des îles, Gosselin, 1824.djvu/47

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II.

Le choc des verres, les romances des bardes, tous les plaisirs de ces vieux temps fêtoient l’hymen du lord des Iles ; mais son œil troublé jetoit un feu sombre, et sur son front, que la pâleur et la rougeur couvroient tour à tour, on voyoit des émotions étrangères au bonheur de la fête. Il s’arrêtoit par momens ; le chant des ménestrels, le récit comique du bouffon, se faisoient vainement entendre à ses côtés ; s’ils frappoient son oreille, c’étoit comme ces sons confus que l’on entend dans les songes. Puis tout-à-coup il se levoit, ranimoit la gaieté par sa vivacité, portoit de joyeux défis aux convives, excitoit les chants des ménestrel ; alors, comme il étoit le plus bruyant, il paraissoit aussi le plus gai.