Page:Scott - Le nain noir, Le miroir de ma tante Marguerite, trad Montémont, 1916.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
Le Nain Noir

— C’est une question que vous, qui la retenez par force, n’avez pas le droit de nous faire, répliqua Earnscliff.

— Ah ! ah ! je crois que je puis deviner, dit le brigand ; eh bien ! messieurs, il me répugne d’entrer avec vous en inimitié mortelle, en versant le sang d’aucun de vous, quoique Earnscliff n’ait pas craint de verser le mien, et qu’il n’ait pas manqué le but de l’épaisseur d’une pièce de huit sous ; ainsi, pour éviter de plus grands malheurs, je consens à rendre ma prisonnière, puisque moins que cela, ne saurait vous satisfaire.

— Et la propriété d’Hobbie ? dit Simon de Stackburn ; pensez-vous qu’il vous soit permis de piller les troupeaux et les étables à vache d’un brave Elliot, comme le poulailler d’une vieille femme ?

— Aussi vrai que c’est le pain qui me fait vivre, répliqua Willie de Westburnflat, aussi vrai que c’est le pain qui me fait vivre, je n’en ai pas une seule vache ! Tout cela est en route depuis longtemps ; il n’y en a pas la corne d’une dans toute la tour. Mais je verrai ce qu’il sera possible d’en ramener, et je m’engage à me trouver avec Hobbie au Castleton, avec deux amis de chaque côté, afin de trouver quelque voie d’accommodement propre à le dédommager du tort qu’il m’accuse de lui avoir fait.

— Oui, oui, dit Elliot ; cela ira assez bien » ; puis, s’adressant à son parent : « Que le bétail s’en aille au diable ! Pour l’amour de Dieu, mon ami, ne parle plus de cela ; songeons seulement à tirer la pauvre Grâce des griffes de cet infernal brigand.

— Voulez-vous me donner votre parole, Earnscliff », dit le maraudeur qui était toujours à la meurtrière, « et me promettre sur votre foi et votre honneur, sur votre main et votre gant, que je serai libre d’aller et de venir pendant cinq minutes pour ouvrir la grille, et cinq minutes pour les fermer et tirer les verrous ? Moins de temps ne me suffirait