Page:Scott - Le nain noir, Le miroir de ma tante Marguerite, trad Montémont, 1916.djvu/115

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CHAPITRE X

Grâce retrouvée.


J’ai quitté le pavillon de ma maîtresse hier au soir ; il était garni de guirlandes de neige. J’y retournerai lorsque le soleil sera brillant, et quand les roses, en s’épanouissant, répandront un doux parfum.
xxx(Ancienne Ballade.)


Irrité par ce qu’il appelait l’insouciance de ses amis, surtout dans une affaire qui le touchait de si près, Hobbie s’était débarrassé d’eux, et suivait la route solitaire qui le conduisait chez lui. « C’est le diable », dit-il avec impatience en donnant de l’éperon à son cheval très-fatigué et qui faisait des faux pas, « tu es comme tout le reste. Ne t’ai-je pas élevé ? ne t’ai-je pas nourri ? ne t’ai-je pas pansé de mes propres mains ? et maintenant vas-tu broncher, au risque de me faire rompre le cou au moment où j’ai le plus besoin de toi ? Mais tu es comme mes autres parents ; le plus éloigné est mon cousin au dixième degré, et cependant, jour et nuit, je les aurais servis du plus pur de mon sang. Je crois qu’ils ont plus d’égards pour l’infâme voleur de Westburnflat que pour leur parent. Mais je devrais distinguer à présent les lumières d’Heugh-Foot… Ah ! malheureux », continua-t-il en se recueillant, « ni charbon ni chandelle ne brilleront plus désormais à Heugh-Foot. Si ce n’était pour ma mère, et mes sœurs, et la pauvre