Page:Scott - Le nain noir, Le miroir de ma tante Marguerite, trad Montémont, 1916.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
Surprise

véritables charbons ardents jusqu’à ce que ton cerveau soit desséché et brûlé comme le mien ! »

Ellieslaw sortit de la chapelle avec un geste de muet désespoir.

  • Suis-le, Hubert Ratcliffe, continua le Nain, et

fais-lui connaître son sort à venir. Il s’en réjouira, car pour lui, respirer l’air et manier de l’or, c’est le suprême bonheur.

— Je m’entends rien à tout ceci, dit sir Frédéric Langley ; mais nous sommes ici bon nombre de gentilshommes en armes, et sous l’autorité du roi Jacques ; ainsi, monsieur, que vous soyez réellement ce sir Edouard Mauley, que l’on disait être mort en prison, ou bien un imposteur usurpant son nom et son titre, nous prendrons la liberté de vous retenir, jusqu’à ce que vous ayez justifié d’une manière plus satisfaisante votre apparition dans ce lieu et dans un moment comme celui-ci. Nous ne voulons pas d’espions parmi nous. Saisissez-le, mes amis. »

Mais les domestiques reculèrent, d’un air d’incertitude et d’alarme. Sir Frédéric s’avançait lui-même vers le reclus, comme pour mettre la main sur sa personne, lorsque sa marche se trouva tout à coup arrêtée par le bout d’une pertuisane que la main robuste de Hobbie Elliot lui fit briller sur sa poitrine.

« Je verrai le jour à travers votre corps, si vous avez le malheur de le toucher, dit le brave Borderer. En arrière ou je vous perce de part en part. Que personne ne mette un doigt seulement sur Elshie : c’est un excellent voisin, toujours prêt à venir au secours d’un ami ; et quoique vous le preniez pour un faible agneau, cependant, gripper pour gripper, mon ami, je parierais un bélier qu’il vous ferait sortir le sang sous les ongles. C’est un vigoureux gaillard que notre Elshie ; il serre comme la vis d’un forgeron.

— Qu’est-ce qui vous a amené ici, Elliot ? dit Mareschal ; qui vous a prié de vous mêler de nos affaires ?