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LES PURITAINS D’ÉCOSSE

tous les jours pour une pièce d’or. Il serait difficile de dire si c’est par suite de ses principes qu’il a envoyé ici son neveu. Quant au jeune homme, je pense qu’il se trouve fort heureux d’avoir pu échapper un jour à l’ennui du vieux manoir de Milnwood,

— Savez-vous de combien d’hommes se compose le contingent que doit fournir la terre de Milnwood ?

— De deux cavaliers complètement équipés.

— Cousin Gilbertscleugh, le domaine de Tillietudlem en a toujours fourni huit, dit lady Marguerite en se redressant d’un air de dignité, et plus d’une fois le zèle de ses propriétaires a triplé ce nombre.

— Voilà le carrosse du duc qui se met en marche ! s’écria Gilbertscleugh. Il est temps, Milady, d’aller prendre le rang qui vous appartient dans le cortège. Me permettrez-vous de vous escorter jusque chez vous ? Des partis de whigs sont répandus dans la campagne, et l’on dit qu’ils insultent et désarment les gens bien pensants.

— Je vous remercie, cousin Gilbertscleugh, mais l’escorte de mes hommes d’armes suffira pour me protéger. Voulez-vous avoir la complaisance d’ordonner à Harrison de faire marcher sa troupe plus vite ? On dirait qu’il suit un enterrement.

Cet ordre fut transmis au fidèle intendant, et le bon Harrison partit au petit trot.