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Page:Scott - Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret, 1836.djvu/334

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qui s’avise de traverser un village au grand galop, d’être assourdi par les aboiemens des chiens. L’expérience nous apprend qu’en s’arrêtant pour châtier ces animaux importuns, le cavalier s’expose à une chute désagréable ; la tentative de punir un critique malveillant n’est pas moins périlleuse pour l’auteur. D’après ce principe, je laissai les parodies, les satires et les pétards passer ; et tandis que ces derniers sifflaient avec le plus de violence, j’eus le soin de ne jamais les relever, comme font les écoliers pour les rejeter au méchant enfant qui y a mis le feu, me rappelant qu’ils sont, en pareils cas, sujets à éclater dans la main. Qu’il me soit permis d’ajouter que mon règne[1] (puisque Byron l’appelle ainsi) fut marqué par quelques preuves de bon naturel aussi bien que de patience. Je n’ai jamais refusé de rendre à un écrivain de quelque mérite les services qui pouvaient lui aplanir les difficultés de la carrière, et j’ai eu l’avantage, — l’irritabilité de notre race le rend assez rare, — de jouir de la faveur générale sans encourir la malveillance permanente d’aucun de mes contemporains, du moins autant que j’ai pu le savoir. W. S.

Abbotsford, avril 1830.
  1. « Sir Walter régna avant moi, etc. » Don Juan, chant xi, st. 57.