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Page:Scott - Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret, 1836.djvu/406

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CHANT CINQUIÈME.


LE COMBAT.


I.

Belle comme le premier rayon de l’aube matinale lorsque, aperçu soudain par le voyageur égaré, il brille sur le front obscur de la nuit, argente les flots écumeux du torrent, et éclaire le sentier effrayant de la montagne ; belle comme ce rayon le plus beau de tous, l’étoile étincelante de la franchise martiale et de la courtoisie chevaleresque prête de la grâce aux horreurs des batailles, ennoblit le péril, et resplendit au milieu des noirs orages qui accompagnent le génie de la guerre.

II.

Ce premier rayon si beau et si doux étincelait à travers le rideau des noisetiers, quand, réveillés par sa rouge clarté, les deux guerriers abandonnent leur couche rustique, lèvent les yeux vers la voûte du ciel, murmurent tout bas les prières du matin, et raniment le feu pour préparer un repas frugal.

Ce repas terminé, le Gaël[1] drapa autour de lui avec grâce les plis de son plaid bariolé, et, fidèle à sa promesse, servit de guide au Saxon dans les sentiers des bois et des montagnes.

La route était sauvage et embarrassée… Tantôt ils suivent un sentier tortueux sur les bords escarpés d’un précipice qui domine les riches plaines où serpentent les flots du Forth et du Teith, et plus loin tous les vallons qui se succèdent jusqu’aux lieux où les tours de Stirling se confondent avec les nuages ; tantôt ils se trouvent engagés dans le feuillage épais d’un taillis, et leur vue

  1. Le montagnard écossais prend le nom de Gaël ou Gaul, et donne aux habitans des basses terres celui de Sassenach ou Saxon.