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Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 44.pdf/152

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ANCKARSTRŒM, froidement.
––––––O ciel ! Je le sais.
GUSTAVE.
––––––O ciel ! Je le sais. Toi ? grands Dieux !
Ensemble.
GUSTAVE.
––––––––Par sa seule présence
––––––––Je tremble humilié ;
––––––––Car malgré moi j’offense
––––––––L’honneur et l’amitié,
ANCKARSTRŒM.
––––––––Je romprai le silence ;
––––––––Car je suis sans pitié,
––––––––Alors que l’on offense,
––––––––L’honneur et l’amitié.

(A demi-voix.)

––Sachez donc qu’ici même, et je vous le confie,
––Parmi vos courtisans, vos amis, vos flatteurs,
––Il se trame un complot pour vous ôter la vie !
GUSTAVE, avec joie.
––Ah ! ce n’est que cela ?
ANCKARSTRŒM.
––Ah ! ce n’est que cela ? J’en connais les auteurs ;
––Je les ai devinés.
GUSTAVE, de même.
––Je les ai devinés. Grâce au ciel, je respire !
ANCKARSTRŒM.
––Dans l’ombre je veillais et je puis tout vous dire…
GUSTAVE.
––––Non, non, tais-toi.
ANCKARSTRŒM.
––––Non, non, tais-toi. Parler est mon devoir.