Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 44.pdf/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
––––––––––Si douce flamme
––––––––––Qui fait mourir ?
ARVEDSON.
––––––––––Son âme émue
––––––––––Résiste en vain ;
––––––––––Feu qui la tue
––––––––––Brûle son sein.
––––––––––Cessez, madame,
––––––––––De tant gémir ;
––––––––––De cette flamme
––––––––––On peut guérir.
GUSTAVE, à part.
––––––––––Voix que j’adore,
––––––––––Rêve enchanteur !
––––––––––Je doute encore
––––––––––De mon bonheur !
––––––––––Ami fidèle,
––––––––––Je devrais fuir !
––––––––––Mais fuir loin d’elle
––––––––––Serait mourir.
ARVEDSON.
––––––Je sais un magique breuvage,
––D’un infaillible effet !
AMÉLIE.
––D’un infaillible effet ! Au prix de tout mon or…

(Lui donnant une bourse.)

––––––Tenez, et cent fois plus encor !
ARVEDSON.
––Mais pour le composer il vous faut du courage !
AMÉLIE.
–––––––Du courage… j’en aurai !
ARVEDSON.
––Hors des murs de la ville il est un lieu terrible,
––Sauvage, épouvantable, et du peuple abhorré ;