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––Je crois que ce manteau de cour m’irait…

(Haussant les épaules.)

––Je crois que ce manteau de cour m’irait… Allons !
––Il serait trop grand !

(Regardant autour d’elle.)

––Il serait trop grand ! Bah !… je suis seule !… essayons !

(Elle défait son casaquin et attache le manteau autour de sa taille.)

––––––Vous, que cette parure exquise
––––––Peut-être devait embellir,
––––––Pardon, madame la marquise,
––––––D’oser, avant vous, m’en servir !
––––––Mais, si vous l’avez commandée
––––––Comme un talisman séducteur,
––––––En l’essayant, moi, j’ai l’idée
––––––Que je lui porterai bonheur !

(Elle se regarde en marchant.)

––––––Eh oui ! ce n’est vraiment pas mal !
––––––La belle jupe !… ah ! quel dommage
––––––De n’avoir pas un petit page
––––––Pour la porter… Mais c’est égal !…
––––––––Les dames de Versailles,
––––––––Soit dit sans vanité,
––––––––N’ont pas plus noble taille,
––––––––Ni plus de dignité !
––––––––Pour moi, j’ignore comme
––––––––On leur parle d’amour…
––––––––Mais… mais si j’étais homme,
––––––––Je me ferais la cour !
––––––––O bonheur !… ô délire !
––––––––Quel chagrin de n’avoir
––––––––Personne qui m’admire,
––––––––Personne pour me voir !
––––––––Pas même de miroir…
––––––––––––Mais… mais…
––––––––––Je m’y connais…
––––––––Les dames de Versailles, etc.

(Elle a pris le corsage qu’elle essayer.)