Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 65.pdf/274

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LESCAUT, mystérieusement.

D’une importante affaire !…

MANON.

Celle dont vous parliez ce matin ?

LESCAUT.

Précisément, cousine, une affaire d’où dépend l’honneur de la famille !

MANON, effrayée.

Ah ! mon Dieu !

LESCAUT.

Lequel honneur est ébréché, endommagé, perdu… faute d’une douzaine de pistoles !

MANON.

Est-il possible !…

LESCAUT.

Douze pistoles que je vous rapporterai dans une demi-heure.

MANON.

N’est-ce que cela ? (Tirant sa bourse de sa poche.) Tenez… prenez vite, car on m’attend pour la danse !… on va danser !

DESGRIEUX, paraissant à la fenêtre.

Allons donc, Manon !

MANON, lui répondant.

Me voici !

DESGRIEUX.

Je vais en inviter une autre !

MANON, à Lescaut.

Prenez vous-même, cousin, je n’ai pas le temps de compter.

LESCAUT.

On ne compte pas avec ses amis.