Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 65.pdf/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

superbe qui s’élève au bord du fleuve, et qu’en l’honneur du régent… on appelle la Nouvelle-Orléans.

MARGUERITE.

Est-ce loin ?…

GERVAIS.

A une lieue… en remontant le fleuve… et si ce n’étaient les tribus sauvages, les Natchez… qui nous inquiètent parfois…

MARGUERITE.

Des sauvages… il y en a donc ici ?

GERVAIS.

Tiens ! à deux pas commence le désert… mais nous serons bientôt protégés de ce côté par un fort que l’on construit… le fort Sainte-Rosalie, auquel on fait travailler nuit et jour les détenus qui arrivent de France… ainsi, rien à craindre ; quant à moi, je n’ai qu’une peur…

MARGUERITE.

Laquelle ?

GERVAIS.

Que notre mariage ne se fasse pas.

MARGUERITE.

Quelle idée !… encore une heure… et tu verras ! d’abord me voilà prête depuis le point du jour.

GERVAIS.

Et moi aussi.

MARGUERITE.

Monsieur le curé nous attendra à Sainte-Rosalie. Et dès que les cloches sonneront…

GERVAIS.

Nous nous mettrons en route…

MARGUERITE, passant son bras dans le sien.

Bras dessus ! bras dessous !