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MARGUERITE, à droite, près de Renaud.

Monsieur !… monsieur !… ordonnez qu’on la détache… qu’on puisse lu porter quelques secours…

RENAUD, froidement.

Ce n’est pas dans mes instructions.

GERVAIS.

C’est vrai, monsieur Renaud ! (Prenant la bouteille qui est sur la table.) mais la bouteille est vide, et pendant que vous en boirez une seconde, on pourra la rappeler à la vie !…

(Marguerite s’élance dans la cave à droite.)

RENAUD, souriant.

Une seconde bouteille, dites-vous ?

GERVAIS.

Oui ! vous consentez, n’est-ce pas ?

RENAUD, remontent vers le fond et parlant à la cantonade.

Qu’on détache cette femme, et qu’on l’amène !

GERVAIS.

Et puis qu’on mette la charrette là-bas, à l’ombre sous ce grand hangar… ainsi que les soldats qui ne la quitteront pas.

(Marguerite sort vivement de la cave dont elle laisse la porte ouverte, et place une bouteille sur la table devant Renaud.)

RENAUD, la débouchant.

Vous faites de moi tout ce que vous voulez, madame Gervais ! (Levant son verre.) Hommage à la vertu !