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RENAUD.
––Si ce n’est pas trop long…
MARGUERITE, à part, avec joie.
––Si ce n’est pas trop long… Le voilà moins féroce.
RENAUD.
––La consigne un instant pourra s’oublier… mais
––––––C’est pour vous, madame Gervais.

(Levant son verre.)

––––––––Hommage à la vertu !
LE CHŒUR.
–––––––Plaisir et joyeuse ivresse, etc.

(Gervais, suivi des Indiens et des nègres, entraine Marguerite dont il a pris le bras, et qui sort en adressant à Manon des regards d’amitié et de consolation.)


Scène VII.

MANON, à droite ; RENAUD, à gauche devant la table.
RENAUD, suivant la noce des yeux.

Se marier ! !… voilà une drôle d’idée !… ce Gervais est un original !… enfin !… il y en a comme ça… il en faut ! (Se retournant vers Manon qui, assise è droite, cache toujours sa tête dans ses mains.) Ah çà, dites donc, la belle éplorée… ça commence à m’ennuyer… d’autant que je veux bien te l’avouer… j’ai des vues sur toi… mais faut en être digne et mériter ton bonheur par un air plus jovial !… (Entendant du bruit à gauche, et saisissant sa canne.) Hein ? qu’est-ce que c’est ?… est-ce qu’on n’est pas content là-bas ? (S’appuyant sur la palissade et regardant.) Ah ! c’est encore le même… il menace… non… il supplie nos soldats… un jeune voyageur… jolie tournure… tenue de gentilhomme, qui, depuis trois lieues environ, et par le soleil qu’il fait, suit de loin, à pied, et toujours courant, notre charrette dont nos soldats l’empêchaient d’approcher ! Quel diable de plaisir !