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LE PEUPLE, à voix basse.
- Il nous menace,
- Faisons-lui place,
- Courbons nos fronts avec terreur !
- Mais la victime,
- Que l’on opprime,
- Se vengera de son malheur
- Sur l’échanson du gouverneur.
(Bababeck descend de son palanquin. Il fait le tour de la place en s’appuyant sur Kaliboul : il s’arrête devant Maïma et Balkis qu’il contemple quelques instants avec plaisir. )
BABABECK.
AIR.
- De ces jeunes filles,
- Fraîches et gentilles,
- Les attraits naissants
- Gaîment m’affriandent,
- Et soudain me rendent
- Un nouveau printemps !
- Je n’ai que vingt ans !
- Oui, je n’ai que vingt ans !
(S’avançant au bord du théâtre et se frottant les mains d’un air joyeux.)
- Aujourd’hui je marie enfin
- Ma fille tant chérie
- Qui, par un oubli du destin,
- Est loin d’être jolie ;
- En revanche, Dieu la créa
- Et méchante et colère,
- Et mon gendre s’en chargera !
- Quel bonheur pour un père !
- Me voici seul à la maison,
- Je suis libre, je suis garçon !
- Aujourd’hui je marie enfin
(Regardant Maïma et Balkis.)
- De ces jeunes filles, etc.
(Balkis s’approche de lui et lui présente un panier de fruits.)