Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/25

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BOL. Plus que vous ne croyez peut-être, et grâce au ciel, la journée sera bonne ! deux succès à emporter !… la place d’Abigaïl… et une autre affaire qui me tient au cœur… une lettre que je voudrais à tout prix faire arriver ce matin entre les mains de la reine… j’en attends et j’en cherche les moyens… Ah ! si Abigaïl était nommée ! si elle était reçue parmi les femmes de Sa Majesté, tous mes messages parviendraient en dépit de la duchesse.

MASH., vivement. N’est-ce que cela ?… je puis vous rendre ce service.

BOL. Est-il possible !

MASH. Tous les matins à dix heures, et les voici bientôt, je porte à Sa Majesté pendant son déjeuner, (Prenant le journal sur la table à droite.) la Gazette du monde élégant et des gens à la mode, qu’elle parcourt en prenant son thé ; elle regarde les gravures, et parfois me dit de lui lire les articles de bals et de raouts.

BOL. À merveille !… quel bonheur que la royauté lise le journal des modes… c’est le seul qu’on lui permette… (Glissant une lettre sous la couverture du journal.) La lettre du marquis au milieu des vertugadins et des falbalas. Et pendant que nous y sommes… (Tirant un journal de sa poche.)

ABIG. Que faites-vous ?

BOL. Un numéro du journal l’Examinateur que je glisse sous la couverture. Sa Majesté verra comment l’on traite le duc et la duchesse