Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/61

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protestations. — Des faits ! — Abigaïl sera admise aujourd’hui par vous dans la maison de la reine… et tout ceci vous sera remis.

LA DUCH. À l’instant…

BOL. Non… dès son entrée en fonctions… et il dépend de vous que ce soit dès demain… dès ce soir.

LA DUCH. Ah ! vous vous méfiez de moi et de ma parole ?

BOL. Ai-je tort ?

LA DUCH. La haine vous aveugle.

BOL., galamment. Non… car je vous trouve charmante !… et si au lieu d’être dans des camps opposés, le ciel nous eût réunis, nous aurions gouverné le monde !

LA DUCH. Vous croyez…

BOL. Rien de plus vrai ! Livré à moi-même, je suis toujours la franchise personnifiée !

LA DUCH. Eh bien ! donnez-m’en une preuve une seule, et je consens.

BOL. Laquelle ?

LA DUCH. Comment avez-vous découvert ce secret ?

BOL. Je ne puis l’avouer sans compromettre une personne…

LA DUCH. Que je devine !… Vous êtes riche maintenant, et comme vous me le disiez tout à l’heure… vous avez acheté à prix d’or… convenez-en, les aveux du vieux William, mon confident.

BOL., souriant. C’est possible.

LA DUCH. Le seul de mes serviteurs en qui j’eusse confiance !