Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/74

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Scène VI.

BOLINGBROKE, LA REINE qui a été s’asseoir sur le fauteuil, à droite, près du guéridon.

LA REINE, à Bolingbroke qui s’approche d’elle et la salue respectueusement. Dans tout autre moment, Bolingbroke, je vous recevrais avec plaisir, car, vous le savez, j’en ai toujours à vous voir… mais aujourd’hui et pour la première fois…

BOL. Je viens pourtant vous parler des plus chers intérêts de l’Angleterre… et le départ du marquis de Torcy…

LA REINE, se levant. Ah ! je m’en doutais !… et c’est justement là ce que je craignais. Je sais, Bolingbroke, tout ce que vous allez me dire… j’apprécie vos motifs et vous en remercie… Mais, voyez-vous, ce serait inutile ; les passeports du marquis vont être signés…

BOL. Ils ne le sont pas encore ! et s’il part, c’est la guerre plus terrible que jamais, c’est une lutte qui n’aura pas de terme… et si vous daigniez seulement m’écouter…

LA REINE. Tout est arrangé et convenu… j’ai donné ma parole… s’il faut même vous le dire… j’attends la duchesse pour cette signature… elle va venir à trois heures, et si elle vous trouvait ici…

BOL. Je comprends…

LA REINE. Ce seraient de nouvelles scènes !… de nouvelles discussions… que je ne serais pas