Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/84

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son choix en m’appelant près de lui sous nos drapeaux.

LA DUCH. Il le fera… croyez-en ma parole…

MASH. Ah ! madame… tant de bontés !… vous qu’on m’avait représentée… comme une ennemie…

LA DUCH. Eh ! qui donc ?

MASH. Des personnes qui ne vous connaissaient pas, et qui désormais partageront pour vous mon dévoûment…

LA DUCH. Du dévoûment, puis-je y compter… puis-je le réclamer ?

MASH. Daignez me donner vos ordres.

LA DUCH., le regardant avec bienveillance. C’est bien ! Masham, je suis contente de vous. (Lui faisant signe d’avancer.) Approchez.

MASH., à part. Quels regards pleins de bonté ! je n’en reviens pas.

LA DUCH. Vous m’écoutez, n’est-ce pas ?

MASH. Oui, milady. (À part.) Que peut-elle me vouloir ?

LA DUCH. Il s’agit d’une mission importante dont la reine m’a chargée, et pour laquelle j’ai jeté les yeux sur vous. Vous viendrez me rendre compte chaque jour du résultat de vos démarches, vous entendre avec moi et prendre mes ordres pour arriver à la découverte du coupable.

MASH. Un coupable ?

LA DUCH. Oui, un crime audacieux et qui ne mérite point de grâce, a été commis dans le palais même de Saint-James. Un membre de l’opposition, que du reste j’estimais fort peu, Richard Bolingbroke…