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piquillo alliaga.

Piquillo accepta donc, pour détourner le soupçons, le verre que lui offrait la jeune paysanne. où l’on traitait généreusement tous ceux qui se présentaient. Or, les pèlerins ont toujours faim et soif ; se montrer autrement aurait paru extraordinaire. Piquillo accepta donc, pour détourner les soupçons, le verre que lui offrait la jeune paysanne.

Piquillo accepta donc, pour détourner le soupçons, le verre que lui offrait la jeune paysanne..

— À qui appartient ce château ? demanda-t-il.

— À un seigneur portugais qui a des biens en Espagne, mais qui les visite rarement, à preuve qu’il n’était jamais venu ici, et que c’est la première fois que je le vois, moi, qui suis la jardinière du château.

— Et pourquoi y vient-il aujourd’hui ?

— Pour se marier.

— C’est différent ! dit Piquillo. Et quel est-ce seigneur portugais ?

— Le duc de Santarem.


XXXVIII.

le mariage.

— Je comprends alors ces réjouissances et ces fêtes, dit Piquillo, puisque le propriétaire de ce riche domaine se marie. Et qui épouse-t-il ?

— Une demoiselle de Madrid, répondit la jardinière. La fille d’un ancien militaire.

— Est-elle riche ?

— Elle n’a rien.

— Est-elle jolie au moins ?

— Charmante ! quoique bien pâle et triste ! elle ne rit jamais. Ça m’effraierait bien une mariée comme celle-là ! Il est vrai que monseigneur n’est guère plus gai. Il regarde toujours autour de lui avec un air de terreur… comme si quelque malheur allait lui arriver ! Et ce malheur… c’est sans doute son mariage, car sa