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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/278

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Paris seul dispense en tout temps
Les palmes de la renommée.
Des talens faits pour l’illustrer
Il est l’asile tutélaire…
En France on sait les admirer,
Mais on les paie en Angleterre.

D’ailleurs, le grand homme est de tous les pays… Je vous réserve aujourd’hui un petit air d’opéra que j’achève en ce moment.

Barbar amor ! crudel tyran !

Car je compose, tel que vous me voyez ; ce qui ne m’empêche point d’aller à droite et à gauche donner des leçons dans les châteaux voisins.

LE BARON.

J’entends : I virtuosi ambulanti.

CRESCENDO.

C’est cela même. Je déjeune le matin à Bedlam, je dîne à Southwarck, et je soupe à Tudor-Hall : le génie mange partout. Moi, je ne suis pas fier, et j’affectionne surtout votre château, monsou le baron. Quoique Français, vous savez apprécier le macaroni ; et l’on trouve ici les égards, les attentions, une voix. délicieuse, une couisine française et une mousique italienne. C’est un séjour enchanté !

LE BARON.

Je suis charmé qu’il vous plaise. Mais est-ce que nous ne continuons pas la leçon ?

CRESCENDO.

La signora a l’air fatigué. Je vais avant le dîner revoir la romance que votre charmante nièce m’a