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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/281

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Scène II.

LE BARON, AMÉLIE.
AMÉLIE.

Allons, et lui aussi va faire des commentaires sur la conduite de mon mari, s’étonner de ce que monsieur le comte…

LE BARON.

C’est qu’en effet il y a de quoi s’étonner.

AMÉLIE.

Eh ! pourquoi donc, mon oncle ? Je trouve tout naturel qu’un mari reste éloigné de sa femme.

LE BARON.

Oui, mais qu’il y reste pendant huit ou dix mois ! On m’a assuré cependant qu’il t’aimait éperdûment.

AMÉLIE.

Mon oncle, vous n’étiez pas à Paris lorsqu’on m’unit à monsieur Alfred de Roseval, ainsi vous ne pouvez pas savoir…

LE BARON.

Non ; mais sans le connaître, je sais que c’est le plus étourdi, le plus aimable et le plus brave de tous les officiers français.

AMÉLIE.

Un véritable enfant, qui se croyait le plus heureux des hommes quand il était paré de son grand uniforme, ou qu’il montait son cheval de bataille ; et qui