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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/283

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qu’on me fasse des excuses, qu’on me demande pardon ; eh bien ! point ! Un mois, deux mois se passent, aucunes nouvelles ! Vous sentez que, ma vie en eût-elle dépendu, je ne serais point revenue la première. À cette époque vous passez en France ; vous me proposez de quitter Paris, dont le séjour me paraissait insipide, de venir habiter avec vous un château que vous avez au bord de la Tamise, près du nouvel établissement de Bedlam. J’accepte avec joie, et c’est dans cet asile enchanteur, au sein des arts et de l’amitié, que vous croyez que je puis conserver quelques regrets ou former quelques désirs ! Non, mon oncle, rassurez-vous, je ne regrette rien ; je n’aime rien que vous seul, et je jouis, grâce au ciel, d’une tranquillité et d’une indifférence que rien ne pourra troubler.

LE BARON.

Le ton dont tu me le dis me persuade, et je ne conserve plus aucun doute. Il y a bien dans ton récit quelques petits détails que tu ne m’avais pas racontés ; mais c’est égal, tu as raison, complètement raison. Et que fait Alfred maintenant ?

AMÉLIE.

J’ai appris indirectement que sa mission était terminée, et qu’il voyageait pour son plaisir.


Air de la Robe et des Bottes.

On prétend qu’il parcourt le monde ;
Qu’éblouissant toutes les cours,
Il va, promenant à la ronde
Son or, son faste et ses amours.