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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/285

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dresser, parce que quand c’est madame qui parle, on est toujours sûr d’obtenir.

AMÉLIE.

Vraiment ! je ne me croyais pas tant de crédit.

TOMY.

Oh ! tout le monde ici le sait bien, allez.

AMÉLIE.

Eh bien ! voyons donc, monsieur Tomy ?

TOMY.

Madame, c’est que je viens de la taverne du Grand-Amiral.

LE BARON.

J’aurais dû m’en douter !

TOMY.

Imaginez-vous que je trouve là un beau jeune homme qui arrivait en poste ; six chevaux, trois postillons ; clic, clac : tout était sens dessus dessous pour le recevoir… « Holà ! la fille, les garçons, toute la maison ; qu’on me donne à déjeûner ! » On voulait lui servir de ce bon porter que j’aime tant ! car il y en a d’excellent à la taverne de l’Amiral. Ah bien ! oui : du champagne, du bordeaux, du vin de France ; vive la France ! Aussi faut-il lui rendre justice, il les a traités en compatriotes. Vous voyez que je ne vous passe rien.

AMÉLIE.

Oh ! Tomy conte bien.

TOMY.

Ah çà, pendant qu’il déjeûnait et qu’il avait derrière lui deux grands laquais… « Madame l’hôtesse,