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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/298

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ALFRED.

Le morceau me paraît déjà bien placé.

CRESCENDO.

C’est que je vois que vous ne connaissez pas mon opéra. Que c’est heureux pour vous ! je m’en vais vous le chanter. Il est en répétition dans ce moment au grand théâtre de Londres. Ce n’est pas sans peine ! des passe-droits, des injustices, quinze mois à l’étoude, ça ne serait pas pire à l’Opéra de Paris. L’ouvertoure, maestoso !

Tra la, la, la, la, tra, la, la, la, la…

Et l’oboé qui se fait entendre :

Pon, pon, pon, pon, pon, pon..

Mais quand j’y pense… quelle idée ! ah ! mon prince ! si ce n’était pas abuser des bontés de Votre Altesse, je lui demanderais…

ALFRED.

Vous n’avez qu’à parler.

CRESCENDO.

D’accepter la dédicace de mon opéra.

ALFRED.

Avec plaisir. C’est servir la cause des beaux-arts que d’être utile à un compositeur aussi distingué.

CRESCENDO.

Ma fortune est faite !