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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/340

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FRÉDÉRIC.
AIR du vaudeville du Petit Courrier.

Par dépit nous fuir sans retour,
Ah ! certes, la folie est grande ;
Conçoit-on, je te le demande,
Un Français qui se meurt d’amour ;
Un guerrier constant qui se flatte
De fixer de jeunes beautés ;
Enfin, un amant diplomate
Qui croit à la foi des traités.

GUSTAVE, souriant.

Tu as raison ; je suis un extravagant ; mais il ne s’agit pas ici de mes chagrins, parlons plutôt de ton bonheur : c’est le moyen de me les faire oublier. Il paraît que tu es dans une situation..

FRÉDÉRIC.

Superbe ! mon ami, et surtout bien extraordinaire. Je me marie, et ce n’est pas sans peine. Tu sais combien j’ai manqué de mariages ; je n’ai jamais pu en conclure un seul.

GUSTAVE.

Oui, tu jouais de malheur : des duels, des rivaux…

FRÉDÉRIC.

Et le chapitre des informations : il y a des parens curieux qui veulent tout savoir : c’était cela qui me faisait toujours du tort ; mais enfin je suis tombé, sur un beau-père raisonnable : il pense qu’il faut que la jeunesse fasse des folies, ce qui est aussi mon système ; et c’est ce soir que nous signons le contrat… Une fille unique, cinquante mille livres de rente, et je l’aime !… comme je les aimais toutes… car, fran-