Aller au contenu

Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mon cher Dormeuil, faites-lui donc un peu d’amitié ; je ne vous reconnais pas ; maintenant, d’ailleurs, sa présence est indispensable ; c’est mon témoin.

DORMEUIL

Comment ? votre témoin !

FRÉDÉRIC.

Oui, morbleu ! ce n’est pas la première fois qu’il m’en a servi.


AIR de Lantara.

Oui, vingt fois sa valeur prudente
A modéré mes sens trop étourdis ;
Avec succès je le présente
À mes amis comme à mes ennemis.
Heureux témoin ! sa présence chérie
Me fut toujours d’un augure flatteur ;
Autrefois je lui dus la vie,
Je vais lui devoir le bonheur.

DORMEUIL.

Mais l’usage veut qu’ordinairement ce soit un parent.

FRÉDÉRIC.

Eh bien ! n’est-il pas le mien ? Sur le champ de bataille, n’étions-nous pas frères d’armes ? Cette parenté-là en vaut bien une autre. Vous mettrez sur le contrat : Parent du côté du marié. À propos, j’étais sorti pour aller au-devant de mon coureur.

MARIE.

Eh ! monsieur, il vient d’arriver avec votre corbeille de noce.

FRÉDÉRIC.

Ma corbeille est arrivée ! Allons la déballer. C’est M. Dormeuil et moi qui l’avons commandée ; et tu verras quelle élégance, quel goût.