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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/348

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Scène VIII.

GUSTAVE, CÉCILE.
GUSTAVE, après un moment de silence.

Me sera-t-il permis, mademoiselle, de vous offrir mes félicitations ?

CÉCILE.

Oui, monsieur, je les reçois.

GUSTAVE.

Je me réjouis que le hasard m’ait procuré l’avantage… car croyez que le hasard seul…

CÉCILE.

J’en suis persuadée, monsieur ; je sais que rien ne pouvait vous attirer en ces lieux. Depuis long-temps, votre silence nous l’avait appris ; et si quelque chose m’étonne, c’est de vous voir consentir à nous accorder quelques jours. Soyez sûr que mon père sentira tout le prix d’un pareil sacrifice.

GUSTAVE.

Je n’ai pu résister au désir d’être témoin du bonheur de mon ami, du vôtre, mademoiselle. Puissiez-vous former une union fortunée ! Puisse Frédéric ne jamais éprouver les tourmens de la jalousie, ni la douleur de perdre votre tendresse.

CÉCILE.

Et qui vous fait présumer que cela puisse arriver ? Frédéric m’aime beaucoup, monsieur, il m’aime réellement.