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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/366

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GUSTAVE.

Si, vraiment… au contraire, je trouve ton projet… Tu disais…

FRÉDÉRIC.

Que j’ai donné ordre de servir ici une tasse de thé avant le départ, et tu nous raconteras tes histoires de cette nuit, ou tu en inventeras pour faire peur à ces dames. Gustave ! eh bien ! où es-tu donc ?

GUSTAVE.

Oui, mon ami, oui… je l’ai toujours pensé… Mais si nous faisions un tour de jardin. (Il veut l’emmener.)

BAPTISTE, se levant vivement et retenant Frédéric par son habit.

Messieurs, je ne vous quitte pas ; je ne resterais pas seul ici pour un empire.

FRÉDÉRIC.

Que veux-tu dire ? (Regardant Gustave, qui fait à Baptiste des signes de se taire.) Eh ! mais, qu’as-tu donc aussi ?… je n’avais pas remarqué d’abord ; mais je te trouve aussi changé que Baptiste. (En riant.) Est-ce que vous auriez vu le fantôme, par hasard ?

GUSTAVE, troublé.

Allons donc, tu veux plaisanter.

(Baptiste tire Frédéric par son habit, et de la tête lui fait signe que oui, sans que son maître l’aperçoive.)
FRÉDÉRIC.

Parbleu ! tu es bien heureux ! et tu devrais me dire, par grâce (regardant Baptiste), comment il était, et de quel côté il a disparu ?

(Baptiste, qui tient son mouchoir à la main, lui fait signe, en le montrant, que le fantôme était blanc ; puis élevant sa main au dessus de sa tête, il indique qu’il était d’une grandeur démesurée, et montrant du doigt le paravent, il lui fait entendre que c’est de ce côté qu’il a disparu.)