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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/412

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Oui, c’était un effet certain,
Surtout pour madame Perrin[1]

JOLIVET, s’approchant.

Mais quel est donc ce nouveau style ?
Dieux ! il griffonne un vaudeville !
Je crois même, o dies iræ !
Qu’il l’écrit sur papier timbré.

PIEDLÉGER.

Mais j’ai lecture au Vaudeville ; par exemple, il est impossible qu’on ne reçoive pas celle-ci : ils en reçoivent tant d’autres !… Eh, mon dieu ! l’on m’attend à onze heures au comité de lecture. Dites donc, monsieur Jolivet, si vous vouliez garder l’étude ?

JOLIVET.

Eh bien ! par exemple…

PIEDLÉGER.

Voyez-vous, c’est pour une affaire qui ne peut pas se remettre ; je lirai, très-vite. (Cherchant son chapeau) Oh ! ils me recevront, j’en suis sûr, moi qui vais tous les jours causer au foyer ; qui ce soir encore vais voir Monsieur sans gêne : ils doivent faire quelque chose pour moi. Eh bien ! et mon manuscrit. (L’attachant avec une ficelle.) D’ailleurs, je n’en serais pas embarrassé : je le donnerais aux Variétés pour mademoiselle Pauline. Adieu, monsieur Jolivet, je m’en rapporte à vous.

(Il sort.)
  1. Charmante actrice qui a fait les beaux jours du Vaudeville et du théâtre du Gymnase. Je lui ai dû le succès de la Visite à Bedlam, de la Somnambule, du Colonel, etc. Une figure ravissante et expressive, un jeu plein de grace et de finesse ; et souvent ce charme inexprimable dont mademoiselle Mars seule offre le constant modèle : telles étaient les qualités qui distinguaient madame Perrin ; elle est morte à vingt et un ans !!!