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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/442

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CHARLES.

Comment ?

JEANNETTE.

Pardi ! est-ce que je travaille plus que vous, donc ? V’là trois semaines que je suis après ce tablier là, regardez où il en est ; et tout ça, c’est depuis ce voyage que j’ai fait avec votre tante.

Air : Celui qui sut toucher mon cœur.

Oui, les garçons de ce pays
N’osaient r’garder une fillette ;
À Paris, ils sont plus polis
Que les garçons de ce pays.
Voilà comment
J’ai su que j’étais gentillette ;
Voilà comment
L’on apprend en voyageant.

Mais les garçons de ce pays,
S’ils aim’, aiment toujours leurs belles :
Hélas ! ils n’ont pas à Paris
Même défaut qu’en ce pays !
Voilà comment
Je sais qu’il est des infidèles ;
Voilà comment
L’on apprend en voyageant.

ÉLISE.

Comment ! tu ne nous as pas conté cela ! Était-il jeune ? était-il aimable ?

JEANNETTE.

Ah dam’! ça n’était pas comme nos paysans ; il avait un habit doré.

CHARLES.

Un habit doré ?

JEANNETTE.

Et un chapeau tout de même.