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Page:Scribe - Théâtre, 10.djvu/402

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DENNEVILLE.

Qu’est-ce que c’est ?

GERVAULT.
Air des Frères de Lait.

Pardon, monsieur, de l’excès de mon zèle.
Ce que j’en dis était pour votre bien ;
Quoi qu’ait pu voir un serviteur fidèle,
Il pense en lui, mais ne dit jamais rien,
De ce qu’il pense il ne dît jamais rien.
Je suis-muet quand ça vous intéresse,
Et, vous pouvez en croire mon honneur,
Votre or n’est pas mieux gardé dans ma caisse
Que vos secrets ne le sont dans mon cœur.

DENNEVILLE.

Je te crois, mon cher Gervault, et j’ai en toi une confiance aveugle. Mais rassure-toi, tu te trompes.

(Il va à son bureau.)
GERVAULT.

Je le désire, monsieur. En attendant, voici cette parure en diamans que vous m’avez dit d’acheter chez Franchet, rue Vivienne.

(Il lui montre un écrin.)
DENNEVILLE.

C’est bien.

(Il prend l’écrin.)
GERVAULT.

Elle coûte dix mille francs, monsieur ; dix mille francs, écus.

DENNEVILLE.

Ce n’est rien.