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Page:Scribe - Théâtre, 10.djvu/454

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DENNEVILLE.

Non, apporte-les toi-même ici, ce soir en venant prendre ma femme, parce que j’ai à te parler.

EDMOND, revenant.

Et sur quoi ?

DENNEVILLE.

Tu le sauras ; toi qui es l’ami de la maison, il faut bien que tu saches tout.

EDMOND.

Ah ! mon Dieu ! de quel air me dis-tu cela ? et qu’as-tu donc ?

DENNEVILLE.

Moi, rien. À ce soir, mon bon ami.

EDMOND.

À ce soir !

(Il sort.)

Scène XIII.

DENNEVILLE seul.

J’ai manqué me trahir, et j’allais tout gâter. Il sera toujours temps d’en venir là, si je ne réussis pas. Jusqu’ici la guerre était franche et loyale, comme on la fait dans tous les ménages civilisés ; mais vouloir réussir par la trahison, livrer les secrets du mari, manquer au droit des gens ! c’est là ce qui doit lui porter malheur, et ce qui me donne bon espoir. Ma cause est si juste !