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Page:Scribe - Théâtre, 11.djvu/478

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Le théâtre représente un superbe appartement orné de peintures, de vases, statues, etc. Sur le devant de la scène, à gauche de l’acteur, une table couverte d’un tapis.


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Scène PREMIÈRE

GUIMBARDINI, seul, tirant sa montre.

Le cardinal ne paraît pas, ni personne de sa maison, c’est que je lui prouverais bien qu’un artiste n’est pas fait pour attendre, si ce n’étaient les deux heures un quart d’antichambre que j’ai déjà faites, et qui seraient tout-à-fait en pure perte. J’ai déjà regardé tous les tableaux, toutes les gravures, et je vais être obligé de recommencer. Quel beau palais !… quels beaux meubles !… c’est ici qu’habite la richesse ; et moi, qui depuis si long-temps cours après elle, moi, Guimbardini, musicien distingué, à qui la scélérate tient toujours la dragée si haute, qu’il n’y a pas de gamme ascendante qui y puisse arriver.


AIR du Bien de trop.

Ut, ré, mi, fa, sol, la, si, ut…
À chaque, air, à chaque sonate,
Je crois enfin toucher au but ;
Mais la fortune est une ingrate !