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Page:Scribe - Théâtre, 11.djvu/500

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ENSEMBLE.
GIANETTA.
Je sens, hélas ! battre mon cœur,
D’étonnement et de frayeur.
GERTRUDE.
Mais avec soin, dans votre cœur,
Renfermez bien cette frayeur.
LE PRINCE.
Je sens déjà battre mon cœur
D’étonnement et de bonheur.
LE CARDINAL.
Je n’entends rien, sur mon honneur,
À sa surprise, à son bonheur.


(Pendant la fin de cet ensemble, deux domestiques ont apporté une table servie qu’ils ont placée à droite du théâtre.)
GIANETTA, au prince.

Quoi ! monseigneur était hier à mon début ?

LE PRINCE, à part.

Et la voix aussi !… c’est inconcevable, ou plutôt je cherche moi-même à m’abuser, car je le vois partout. (Haut, et passant auprès de Gianetta.) Oui, Gianino, oui j’étais à votre début, et ce cri involontaire que je n’ai pu retenir à votre première apparition…

GIANETTA.

C’était vous ?

LE CARDINAL.

Avant même qu’il n’eût chanté… Voilà le vrai dilettante !

LE PRINCE.

Et si vous saviez, mon oncle, quel talent ! quelle expression ! quelle voix suave et légère ! Il a été