Aller au contenu

Page:Scribe - Théâtre, 11.djvu/521

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ENSEMBLE.
LE CARDINAL, à part.

Je crois que j’en perdrai la tête,
Comment finira tout ceci ?

LE PRINCE.

D’honneur, je me fais une fête
D’être toujours auprès de lui.

GUIMBARDINI.

Je crois que j’en perdrai la tête.
Comment finira tout ceci ?


(Le cardinal sort d’un côté et le prince de l’autre.)

Scène IX.

GUIMBARDINI, seul.

Et moi je ne sais plus ce que j’ai à faire. Mes idées se brouillent ! ma tête est en feu. J’étais à cent lieues de me douter… D’après ce que j’ai entendu, je crois que je puis être tranquille pour le passe. (s’essuyant le front.) Mais l’avenir est gros de catastrophes. Pauvre femme ! Aussi, je me disais : ce n’est pas naturel qu’un prince aime la musique à ce point-là… Et l’on croit que je resterai les bras croisés !… Un élève de Pergolèse… Du tout ; je tiens à la fortune ; mais l’honneur avant tout, si ça se peut. Je crierai, je ferai du bruit. Je ne suis pas musicien pour rien.


AIR : Un homme pour faire un tableau.

La jalousie, en sa fureur.
Forme un crescendo dans mon âme ;
Et si notre prince amateur
Se mêle d’enlever ma femme…