Page:Scribe - Théâtre, 12.djvu/273

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HANTZ.

Vous qui, tous les jours, du premier étage ? ou vous demeurez, ne craignez pas de monter ici, au quatrième, pour apporter des soins et des consolations à un pauvre malade.

HÉLÈNE, souriant.

Qui, grâce au ciel, ne l’est plus, car je vois qu’il est sorti ; et il a même oublié que c’était le jour de ma leçon. Vous lui direz que ce n’est pas bien.

HANTZ, la retenant.

Ah ! restez, mademoiselle, restez ; il va rentrer : il serait fâché de ne pas vous avoir vue.

HÉLÈNE.
Air de l’Écu de six francs.
Alors, parfois donc il se fâche ?
HANTZ.

Lui !… jamais… je le connais bien.
Travaillant toujours sans relâche,
Il ne dit rien, ne s’ mêl’ de rien ;
Tout ce qu’on fait est toujours bien.
Mes caprices, quels qu’ils puissent être,
En tout temps par lui sont soufferts ;
Et d’puis six ans que je le sers,
C’est toujours moi qui suis le maître.

HÉLÈNE.

Et comment l’avez-vous connu ?

HANTZ.

Je ne le connaissais pas, ni lui non plus : j’ai été pendant quarante ans bedeau et suisse à la cathédrale de Cologne ; je dis bedeau et suisse, car je remplissais alternativement les deux emplois : quand le suisse était malade, c’est moi qui tenais sa place, et sans