la belle poésie de Goethe ou de Klopstock ; et il me semble que ce jour-là, je me porte mieux.
Oh ! je viendrai tous les jours.
Je n’osais pas vous le proposer.
Par malheur, ce ne sera que dans bien long-temps ; car je vais partir pour trois mois, monsieur Reynolds.
Partir ! et pourquoi donc ?… négliger vos leçons, vos études !…
Il le faut ; c’est un voyage que je vais faire tous les ans, chez un oncle dont je suis l’unique héritière, et qui est très riche.
Qu’importe la richesse, auprès de la science ?
Sans doute ; mais ma mère qui tient peu à la science, et beaucoup à la fortune, n’a d’autre bien que cette petite maison où nous demeurons ; et pour ne pas se brouiller avec mon oncle, elle m’envoie passer trois mois à sa campagne : je pars ce matin, et je viens vous faire mes adieux.
Trois mois ! c’est bien long ; vous oublierez ce que vous savez, vous m’oublierez peut-être aussi.
Oh ! non, ne le croyez pas, car cette année-ci ce voyage me fait une peine, et surtout une frayeur…