Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/397

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BIRMAN.

C’est elle qui me l’a dit… Et à l’entendre, il fallait et vite et vite hâter le mariage, ou tout était perdu.

ALCÉE, souriant.

Est-il possible !

MINA, avec dépit.

Ce n’est pas vrai !… Qu’il me plaise ou non, cela ne regarde personne… On ne vous le demande pas ! et rien que ce que vous venez de dire est capable de redoubler encore mon antipathie… Voilà ce qu’il y aura gagné… Tant mieux pour lui… ça sera bien fait !…

ALCÉE.

Qu’est-ce que c’est ?… tu l’épouses par antipathie…

MINA, vivement.

Je n’ai pas dit cela, monseigneur, c’est mon père qui avec ses suppositions… De quoi se mêle-t-il… de vous ennuyer de tout cela ?… Au moment où vous allez être heureux, où vous attendez votre prétendue, où vous ne pensez qu’à elle… aller vous occuper de nous, de nos affaires… c’est si inconvenant, que j’en rougis pour lui, et que j’en pleurerais presque.

BIRMAN.

Elle est en colère de ce que je l’ai trahie.

MINA, se contenant à peine et à part.

Oh ! mon Dieu ! mon Dieu !… (Haut.) Venez, mon père, partons…

ALCÉE, la retenant.

Non pas !… Je veux que tu restes au château aujourd’hui ; et demain que tu assistes à mon mariage.