Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/428

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pas.) Mais c’est divin… c’est charmant !… (À Birman.) À coup sûr, tu ne t’attendais pas…

BIRMAN, avec indignation.

Non, monseigneur, je ne m’attendais pas à cela de vous, et si monseigneur le baron, qui jusqu’à présent s’en rapportait à nous, se mêle lui-même de ses affaires, s’il fait ainsi espionner ses gens…

ALCÉE.

Espionner !…

BIRMAN.

Oui, monseigneur vous ne l’avez su que comme ça ; et puisque je vous suis suspect, puisque je n’ai plus votre confiance, j’aime mieux quitter la maison, je n’y resterai pas un jour de plus…

ALCÉE.

Y penses-tu ?

BIRMAN.

Je prie monseigneur de me donner mon compte…. les miens seront bientôt prêts, et on verra si je suis capable…

ALCÉE, riant.

Eh ! je n’en doute pas, te dis-je… je le vois.

BIRMAN.

Je reviens les apporter à monseigneur, et prendre congé de lui, pour jamais, parce qu’après un tel affront, je ne pourrais plus… ni l’aimer, ni le servir comme autrefois. M’espionner, moi, Birman ! je n’en peux plus, je suffoque.

(Il s’en va.)
ALCÉE, pendant qu’il s’éloigne, regardant le lorgnon avec admiration.

C’est admirable, c’est prodigieux.