Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/446

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LE COMTE.

Pas plus que ce matin, quand je vous ai annoncé la chute de cheval de votre ami Henri… Je crois vous avoir précisé…

REYNOLDS.

Très bien… la troisième côte…

LE COMTE.

Aussi à gauche…

REYNOLDS, s’efforçant de sourire.

C’était d’une exactitude parfaite ; et pour ce qui me regarde, vous pensez que c’est…

LE COMTE.

Aussi réel, aussi vrai que le papier cacheté que l’on vous a remis il y a un quart d’heure, et que vous avez encore là, dans votre poche.

REYNOLDS, fouillant dans sa poche.

C’est juste ; ce maudit duel me l’avait fait oublier.

LE COMTE.

Papier qui vient de votre notaire, et qui vous apprend la mort de votre grand-oncle, décédé sans testament.

REYNOLDS, avec joie.

Vous croyez… Ma main tremble en brisant ce bienheureux cachet noir… Oui, vraiment… nous héritons ! ma sœur et moi !… nous héritons ! Ah ! monsieur, mon cher monsieur !… vous aviez raison… quelle folie c’eût été à moi de me battre, de me faire tuer !

LE COMTE, avec sang-froid.

Eh ! mais, il n’est pas dit que cela n’arrivera pas.