Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/450

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que la fille de mon intendant ! Il n’y a pas moyen de jamais songer à l’épouser, mais son souvenir du moins me consolera de toutes mes peines… Séparé d’elle… je me dirai : « Il y a un cœur qui m’est dévoué, qui m’aimera toujours… »

LE COMTE.

Tu le crois ! alors rends-moi ce talisman…

ALCÉE.

Et pourquoi ?

LE COMTE.

Pour conserver encore une illusion. Car qui sait, non pas maintenant, mais si demain… après-demain, Mina elle-même…

ALCÉE.

Tais-toi… tais-toi, tu me désenchantes de tout…

LE COMTE.

Eh bien ! que te disais-je ? comprends-tu maintenant pourquoi je suis le plus malheureux des hommes ? Tu n’as pas voulu me croire ; et toi qui ce matin avais tous les biens en partage, tu viens de perdre en quelques heures, serviteur, ami, maîtresse, réputation… et plus encore, la confiance, le repos de l’âme.

ALCÉE.

C’est pourtant vrai, et comment désormais retrouver tout cela ?

LE COMTE.

Comment ?


Air : Quand l’Amour naquit à Cythère.

En retrouvant l’illusion première,
Qui fit ta joie et ta sécurité ;